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des Corybantes ont refufé de

& la plûpart

s'y foumettre ont pris l'étendard de la rebellion, ce qui forme des guerres perpétuelles ; & les différentes Nations que vous voyez se raffembler ici, ne viennent demander la tête de

que pour la Géante.

Dites-moi, demanda Tramarine, quelles raifons peut avoir la Princeffe de vouloir s'obstiner de compromettre fon autorité, en la laiffant dans les mains d'une fille qui peut mettre tous fes Etats en combustion? Ne devroit-elle pas plutôt la reléguer dans quelque ifle éloignée, afin de rétablir la paix que tout Souverain doit defirer pour affurer le bonheur

de fes Peuples? Ne pourroiton pas encore la marier à quelque Prince étranger, affez puiffant & affez ferme pour la réduire à l'obéiffance ? Le Grand Turc, ou le Grand Kan de Tartarie, me paroîtroit affez fon fait. Il est vrai, dit Verdoyant, mais ils l'ont refufée; cependant on vient de nommer des Plénipotentiaires pour traiter de la Paix, ils ont ordre de propofer le mariage

de la Géante avec Philomendragon qui, comme vous fçavez, eft un grand Magicien & un Géant des plus monstrueux qui ait jamais paru. On efpere la Princeffe pourra fe rendre aux vœux de fes Peuples, & que ce mariage les délivrera

que

de la tyrannie de cette fille, d'autant mieux. que les Etats du Géant font précisément les Antipodes de ceux de la Princeffe, ce qui fait qu'on n'a pas lieu de craindre d'une pareille union. Je la crains beaucoup pour moi-même, dit Tramarine, puifque le Prince notre fils eft au pouvoir de ce terrible Magicien ; & je regarde fon union avec cette méchante Géante comme une furabondance de maux pour ce cher enfant. Je vous ai déja dit, Princeffe, reprit le Génie qu'il ne pouvoit rien entreprendre contre mon fils; mais, pour achever de vous tranquilifer, apprenez que le Sylphe qui s'eft chargé de fon éduca

tion, le tient actuellement fous fa puiffance. Le Prince & la Princeffe furent alors interrompus par un bruit de guerre qui fe fit entendre tous les Soldats coururent fe ranger fous leurs étendards, & l'on vit paroître une nuée noire de Troupes auxiliaires qui, s'avançant en défordre, fe réunirent enfuite & formerent un gros bataillon quarré.

:

Alors on vit paroître la Géante elle étoit femblable à une des pyramides d'Egypte. Sa tête, qui étoit triangulaire, représentoit trois vifages : dans l'un, elle paroît douce & modefte, c'est celui qu'elle montre lorfqu'elle veut fubjuguer de nouveaux Peuples; l'autre,

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peint l'arrogance & la fierté, quand elle eft parvenue à fes fins; & fon troisieme vifage marque un air furieux & menaçant. Ses bras & fes jambes font autant de ferpens qui la font mouvoir. Tramarine, effrayée à la vûe d'un Monftre auffi hideux, ne voulut pas refter davantage fur les bords de ce Fleuve; c'eft pourquoi on ne put fçavoir le fuccès de la bataille qui s'y donna.

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