jugaison; il ne s'emploie qu'aux temps suivants : au présent de l'indicatif, il sied; à l'imparfait, cela lui seioit bien; au futur, cela vous seiera bien; à l'impératif, qu'il lui seie bien; au conditionnel seieroit. Il n'a point d'infinitif. Au participe présent, il ne s'emploie que pour les mœurs, et non pour les habits. Croyance, creance. Se prononcent tous deux à la Cour de la même façon, à cause de la diphthongue oi ou oy, qui sonne é. Ce sont néanmoins deux choses différentes, comme le prouvent ces exemples: une lettre de creance, avoir la créance de quelqu'un, et ce n'est pas ma croyance. Entaché. Ce mot, qui se dit des fruits en Anjou, est dans la bouche de presque tout le monde; on dit entaché d'un vice pour taché, souillé d'un vice; mais il est extrêmement bas, et un des plus excellents poètes modernes s'étant laissé aller au « torrent du peuple » qui parle ainsi, s'en est vu reprendre comme d'un mot indigne de la place où il l'emploie (1647). Inonder. Coëffeteau et quelques auteurs de son temps se servent de ce verbe d'une manière qui n'est pas commune; ils l'emploient avec la préposition sur et neutralement le Po qui avoit inondé sur les terres voisines. Néanmoins l'usage ordinaire est de faire inonder actif, et de dire inonder les terres voisines. Jaillir. Employé pour réjaillir, ce verbe n'est pas fort bon; c'est peut-être un défaut du pays, où l'on se sert de plusieurs verbes simples au lieu des composés; ne dit-on pas tasser et sieger pour entasser et assieger? Monseigneur, Monsieur, Madame, Mademoiselle. — Ces mots ne peuvent pas être mis indifféremment dans tous les endroits d'une lettre ou d'un discours. Ordinairement, on les place fort mal. Voici des règles pour ne pas tomber dans ce défaut 4° Il ne faut jamais, dans la première période d'une lettre ou d'un discours, répéter le mot Monseigneur, Monsieur, par lequel on a commencé; ce serait importuner et non respecter la personne que l'on prétend honorer; 2° Après vous finissant le membre de la période, il faut mettre Monseigneur, Monsieur, etc.; ainsi il n'appartient qu'à vous, Monseigneur, etc. vaut beaucoup mieux que sans Monseigneur; 3° Il faut bien faire attention à ne point mettre ce titre après un verbe actif, à cause de l'équivoque ridicule qu'il peut faire, comme dans je ne veux pas acheter, Madame, si peu de chose à si haut prix; 4° Ne point le mettre non plus entre le substantif et l'adjectif, ne point dire, par exemple, c'est un adversaire, Monsieur, très-insolent; 5° On ne doit jamais. mettre ni Sire, ni Monseigneur, ni Madame après votre Majesté, votre Eminence, ou votre Altesse; mais on les peut mettre devant, et dire Sire, votre Majesté ne souffrira pas; Madame, votre Altesse est si sage. Si en écrivant on peut mêler vous avec VOTRE MAJESTÉ, VOTRE ALTESSE et autres expressions semblables. Dans une lettre pas trop longue, il faut toujours mettre votre Majesté, et jamais vous. Dans une longue lettre ou dans un discours de longue haleine, on peut dire tantôt vous et tantôt Votre Majesté. Les plus scrupuleux avouent qu'il y a même des endroits où il faut Hampe, hante. On dit la hampe ou la hante d'une hallebarde; mais hampe est incontestablement le meilleur, comme étant le plus en usage. Et qu'ainsi ne soit. Cette façon de parler semble dire tout le contraire de ce qu'on lui fait signifier, car son véritable sens est et qu'ainsi soit. On ne peut pas voir un plus bel exemple de la force ou de la tyrannie de l'usage contre la raison. Cependant ce sont ces choses-là qui font d'ordinaire la beauté des langues. Tout de même que. N'est pas absolument mauvais, mais il est extrêmement bas; si Vaugelas en a fait luimême souvent usage, c'est parce qu'il ne connaît que depuis peu la faute dont il avertit les autres. TOUT avec plusieurs substantifs. On ne doit pas mettre cet adjectif avant ces substantifs; il faut le répéter devant chacun d'eux. Par exemple, il ne faut pas dire pour voir toutes les beautez, l'artifice et les graces parfaitement employées, il faut dire pour voir toutes les beautez, tout l'artifice et toutes les graces parfaitement employées. Il semble que tous les subsles traite pas avec autant d'honneur. Mais si les substantantifs qui suivent sont jaloux du premier si on ne tifs sont synonymes ou approchants, on peut à volonté répéter ou ne pas répéter tout. Le participe CRAINTE. Il a si mauvaise grâce dans les temps composés, qu'il faut l'éviter avec soin; ainsi, qui ne sent la rudesse de ce mot, dans c'est une chose l'équivoque de ce participe avec le substantif crainte. que j'ai toujours crainte? Elle provient sans doute de Des noms qui ont à la fois la signification active et la signification passive. Le mot estime a la signification active dans mon estime n'est pas une chose dont vous puissiez tirer grand avantage, et la signification passive dans mon estime ne dépend pas de vous. Les mots aide, secours, opinion, peuvent s'employer d'une manière analogue. Prendre à témoin. Quand on met tous dans cette phrase, il faut que témoin soit au singulier parce qu'il signifie alors témoignage, et il n'en faut pour preuve que cette formule si ordinaire : en témoin de quoi j'ai signé la présente. Pardonnable. On abuse souvent des adjectifs verbaux, et en particulier de celui-ci, qui ne se dit jamais des personnes, mais seulement des choses. Encore quelques remarques sur le barbarisme, le solécisme et les équivoques, autant de vices contre la pureté et la netteté du style, et l'on est à la fin du troisième volume. FIN. LE REDACTEUR-GERANT EMAN MARTIN. Affouiller. Le verbe CONTENUES DANS LA CINQUIÈME ANNÉE DE CE JOURNAL. - A. - QUESTIONS RÉSOLUES. p. 76. est-il français ou ne l'est-il pas, p. 36. Alcaraza ou Alcarazas. S'il faut dire A part soi. Si dans il convient de mettre un t à part, p. 107. Apprendre quelqu'un à. Si l'on peut dire Après moi le déluge. Communication sur -, A qui mieux mieux. Explication du redoublement de mieux Argot. Cause de la propagation de l' Armes de Bourges. Pourquoi un ignorant Ascension et Assomption. Différence entre - As perce. Explication de-, terme de bouillotte, p. 92. Aube des mouches. Quelle heure de la journée indique l'expres- Autant pour le brodeur. Véritable signification de C'est au diable auvert. Origine de la locution proverbiale Charnier. Si le mot s'est employé autrefois pour désigner un Charnier. Communication relative à -, p. 65. Chat-huant. Etymologie de l'expression Chat-huant et Chouan. Différence d'emploi entre Chercher midi à quatorze heures. Origine de l'expression Coite. Raison pour laquelle Coi fait au féminin -, p. 181. dans cette phrase: Naître un Naître. Communication concernant le verbe -, p. 49. Ne. Comment une phrase comparative peut être incorrecte avec tandis qu'une autre est correcte sans-, -, p. 131. Ne donnons pas trop pour le sifflet. Signification et origine de - p. 58. Ne m'en veuillez pas ou Ne m'en voulez pas. Si l'on doit dire p. 44. Ne pas laisser que de. Communication de M. Ernest David au sujet de l'expression -, p. 137. Phrases interjetées. Réponses à M. Ch. Deulin, p. 153 et 186. Plaindre (Se). Communication de M. Ch. Deulin relative au subjonctif mis après -, p. 138. Plaindre (Se). Réponses à M. Ch. Deulin, p. 154 et 186. Plaindre (Se). Cas dans lequel veut toujours l'indicatif après lui, p. 171. Plus bon. Dans quels cas on dit au lieu de Meilleur, P. 74. Plus. Place de l'adverbe quand il est répété, ou employé avec Moins dans les phrases proportionnelles, p. 122. Pointe ou Point. S'il faut dire : Une loi qui p. 116. Pourquoi. Quand il faut mettre en deux mots, et en un seul mot, p. 156. Prendre sans vert. Signification et origine de-, p. 13. Septennat. Ši est un bon néologisme, p. 3. dans le sens de Sophisticateur. Pourquoi on ne dit pas quand on dit Sophistication, p. 163. Sorcellerie. Comment le mot dans la suscription d'une a pu dériver de Sorcier, p. 148. Sortir d'un emploi le bâton blanc à la main. Communication sur- p. 25. Ne pas laisser que de. Communication de M. Charles Soullier au sujet de l'expression p. 162. Numéro. Place que doit occuper le lettre, p. 123. Numéro. Communication sur la place que doit occuper le dans la suscription d'une lettre, p. 161. Numéro. Communication de M. Fillemin sur la place que doit occuper le dans la suscription d'une lettre, p. 178. un Vaucluse. S'il faut dire le département de de la - ou simplement le 18. Venillions. Si est le subjonctif du verbe Vouloir, p. 68. Vivre. Si l'on peut faire de un verbe actif, p. 35. le département P. Y. Phrases interjetées. S'il est permis d'employer dans les verbe qui tienne lieu de son part. prés. précédé du verbe Dire, p. 51. Phrases interjetées. Communications de M. Ch. Deulin relatives Y. Prononciation de quand il se trouve entre deux voyelles, aux verbes des, p. 138 et 185. P. 43. BIOGRAPHIES DONNÉES. ANTOINE OUDIN, numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8. | VAUGELAS, numéros 9, 10, 11, 12, 13, jusqu'à 24. Nogent-le-Rotrou, imprimerie de A. GOUVERNEUR. |